mercredi 29 février 2012

Un mois après, que reste-t-il du festival d'Angoulême ?


Le 39e festival international de la bande dessinée a fermé ses portes le 29 janvier dernier. Expositions, débats et rencontres ont permis, cette année encore, d’ouvrir au public les portes d’un univers aux facettes multiples et changeantes, reflétant plus que jamais les enjeux du monde actuel. Avec la consécration de Guy Delisle pour ses excellentes Chroniques de Jérusalem (fauve d’or 2012), dans lesquelles l’auteur nous embarque avec lui dans la ville aux trois religions où il séjourna pendant un an, c’est une certaine vision de la BD qui fut célébrée : un art au croisement des disciplines, tout autant témoignage journalistique qu’expérience graphique, vecteur d’opinions et d’expériences, bien au-delà des habituelles frontières dans lesquelles elle fut longtemps cantonnée. Un art vivant, en somme, comme en témoigne, entre autres, l’exposition Art Spiegelman qui se tient aujourd’hui encore dans la cité charentaise. 


« A la découverte d’Art Spiegelman » : Le président d’honneur du festival de 2012 s’expose dans le bâtiment Castro jusqu’au 5 mars. L’occasion de (re)découvrir un auteur indispensable, rendu célèbre par Maus, son chef-d’œuvre évoquant le sort tragique de sa famille juive polonaise durant la seconde guerre mondiale. Mais s’il s’est illustré dans une forme d’art baptisée, peut-être un peu hâtivement, « roman graphique », il est également un grand érudit de la bande dessinée, un éditeur et un illustrateur de talent, et un témoin privilégié des révolutions artistiques ayant eu lieu aux Etats-Unis (et particulièrement en Californie) dans les années soixante-dix. En suivant cette exposition, c’est tout un pan de l’histoire de la bande dessinée qui nous est révélé, entre émotion suscitée par le témoignage historique et graphique des deux tomes de Maus (planches originales, croquis, crayonnés, un régal pour les fans), délires psychédéliques des années San Francisco, et innombrables illustrations journalistiques, notamment pour le New Yorker, à partir des années 90. Chroniqueur acerbe, artiste de grand talent, Spiegelman a contribué à forger les liens noués aujourd’hui entre le neuvième art et les médias, la littérature et la cinématographie.
Après avoir séjourné à Angoulême, l’exposition se déplacera à Paris (centre Pompidou), puis à l’étranger.
 

 



            Exposition Art Spiegelman, Bâtiment Castro, rue de Bordeaux, 10h-19h. Jusqu'au 5 mars 2012.



           

1 commentaire:

  1. Je regrette de ne pas pouvoir me déplacer jusqu'à Angoulême pour voir cette exposition. Merci pour le lien!

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