Une fois n’est
pas coutume, parlons microbes.
Ne nous
affolons pas. Je n’ai pas l’intention d’ajouter à une atmosphère déjà
suffisamment névrotique mes considérations de profane sur les agents
propagateurs de nez qui coule, de gorge qui gratte, et de peau qui germe.
Tenons-nous en à la littérature, qui jamais ne provoqua la moindre démangeaison
(ou alors faut me raconter), et nous donne enfin une raison valable de nous
planquer sous la couette pour esquiver les bacilles.
Par microbes,
je veux bien entendu parler des petits êtres qui peuvent (ou pas) remplir nos
existences sinistres de doudous fluorescents, de jingles-clochettes perpétuels,
et de toutes sortes de matières organiques plus ou moins liquides et odorantes
qui nous transforment peu à peu, de souillons anarchistes adolescents, en fées
du logis monomaniaques à la comptabilité irréprochable. Je veux parler, vous
l’avez compris avant que je ne le formule, de nos charmants bambins, et de ce
que peut, parfois, leur apporter les livres que nous confions à leurs menottes
potelées.
Or donc, et
sans plus prolonger cette élocution introductive, laissez-moi vous toucher deux
mots de ce petit bouquin dont j’ai eu la connaissance, qui fut joué avant
d’être lu, puisque l’album retrace en quelques pages le texte d’un spectacle
créé dans mes auvergnates collines, et qui nous raconte l’histoire simple d’une
grosse rocaille aux ambitions délirantes, puisque son rêve est de faire
trempette dans l’océan et de fendre les milles en compagnie de la friture.
Voilà
un vaste projet, et qui ne s’embarrasse guère de considérations physiques.
Fraîchement détachée de maman-montagne en un brusque parachutage, plantée dans
le sable où elle a élu domicile, face à l’océan, elle fait connaissance avec
ses nouveaux amis, herbes folles et sages galets, dans l’espoir qu’ils lui
révèlent le truc infaillible pour se carapater à dos d’embruns. Attendre,
disent les autres pierres, laisser le temps et le ressac faire leur œuvre.
Apprendre ! affirme Benoît le bout de bois. Espérer… répliquent les
touffes d’herbes folles. Pierrette trépigne et s’impatiente : pas question
de faire le piquet en attendant que l’océan lui donne la ligne ! Mais ce que Pierrette ignore, le temps et l’espoir le lui
apprendront, en empruntant les voies les plus inattendues, celles du hasard et
de la poésie.
Une histoire
simple… mais qui explore certains enjeux essentiels de l’enfance, grâce à un
texte jamais bêtifiant, souvent drôle, habilement mis en valeur par une
illustration pleine de fantaisie. Un petit album qui, l’air de rien, pose les
questions justes et laisse l’imagination donner ses propres réponses. On aborde
ainsi, sans jamais basculer dans le drame, de frustration et de changements, de
la vie et de la mort, des bienfaits conjugués de la détermination, du rêve et
du hasard… Et de la nécessité de ne pas laisser quelques certitudes bien
établies diriger le cours de notre existence.
Pour tous ceux qui souhaiteraient faire l’acquisition
de Pierrette, contactez-moi par mail.
Je dispose d’une vingtaine d’exemplaires que je me ferai une joie d’expédier à
qui m’en fera la demande.
Pierrette, texte de Olivier Maneval,
illustrations d’Anne-Maud Boudre. Edité par la Compagnie Juste à Temps, mars
2012.
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