La fête des pères aura lieu dimanche 21 juin, c’est-à-dire, oui, dans 5 jours. Ça vous laisse encore une chance de dénicher un chouette bouquin sur les tables de nouveautés ou dans les rayonnages de votre librairie préférée, avant que papounet ne vous raye définitivement de ses dernières volontés. Go-go-go !
Comme vous allez le voir, dans cette liste, il y a du très neuf (tellement neuf que je n’ai pas encore eu le temps d’en lire une ligne), et du vieux (classique, on dit, quand on est poli). En général, les top-lists vont par 5 (ou 8, ou 10, ou 27 quand on a vraiment que ça à faire). Là, y en a 6.
1. Vargas Llosa, Le Héros discret
Tout nouveau, tout beau, ce roman signe le retour de Llosa
au Pérou, sa terre natale. Entre temps, le grand écrivain a viré à droite
toute, mais il a conservé sa verve si particulière, et nous offre ici trois
portraits d’entrepreneurs inoxydables, modèles de réussite, toujours, mais de
paternité, pas forcément. Et tandis que Don Felicio reste suspendu, des années
après sa mort, aux lèvres d’un père sans le sou, Don Ismael Carrera se creuse
le ciboulot pour arriver à déshériter ses fils, petits cons indignes élevés
dans le coton.
Un héros discret, de Mario Vargas Llosa, traduit de l'espagnol (Pérou) par Albert Bensoussan, éd. Gallimard.
Un héros discret, de Mario Vargas Llosa, traduit de l'espagnol (Pérou) par Albert Bensoussan, éd. Gallimard.
2. Craig Johnson, Tous les démons sont ici
Qui connaît un peu le shérif Longmire (raconté ici par votre
serviteuze) sait bien le genre de père qu’il campe, non seulement avec sa fille
adorée, aujourd’hui lointaine avocate, mais aussi avec ses administrés, de la
jeune indienne clouée au sol par l’alcoolisme à l’éleveuse de chevaux trop
coupable pour être malhonnête. Walt Longmire, c’est un gros cœur qui pulse avec
un chapeau de cow-boy et un flingue toujours tiède. Et Tous les démons sont ici, sa dernière aventure (achetée, bientôt
lue, je vous en parle très vite, paraît qu’il y a du psychopathe dans l’air).
Tous les démons sont ici, de Craig Johnson, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Sophie Aslanides, éd. Gallmeister.
Tous les démons sont ici, de Craig Johnson, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Sophie Aslanides, éd. Gallmeister.
3. Jerome K Jerome, Les Miens et moi
Grand, énorme classique malheureusement totalement méconnu
en France, tout comme on ignore un peu trop, à mon goût, l’œuvre de ce génie de
l’humour britannique. Vous n’avez pas lu Trois
Hommes sur un bateau (sans parler du chien), vous avez méprisé Trois Hommes sur un vélo ? Lisez Les Miens et moi, son œuvre la plus
autobiographique, balançant en douceur entre la satire féroce
et l’authentique émotion paternelle. Un livre drôle et vrai sur ce que c’est d’être un
père, d’une œuvre ou d’une incorrigible marmaille.
Les Miens et moi, de Jerome K. Jerome, traduit de l'anglais (Angleterre) par Maurice Beerblock, éd. Arléa (malheureusement épuisé aujourd'hui mais se trouve encore d'occasion dans les bonnes bouquineries). Sinon je l'prête, mais faut payer.
Les Miens et moi, de Jerome K. Jerome, traduit de l'anglais (Angleterre) par Maurice Beerblock, éd. Arléa (malheureusement épuisé aujourd'hui mais se trouve encore d'occasion dans les bonnes bouquineries). Sinon je l'prête, mais faut payer.
4. Daniel Pennac, Monsieur Malaussène
La saga Malaussène possède l’avantage de pouvoir être lue dans le désordre avec un minimum d’efforts et de concentration. Pour ma part, j’avais débuté par La Petite Marchande de prose. Dans Monsieur Malaussène, Benjamin, déjà en charge des mioches de sa mère, se retrouve paumé au milieu d'une bande de barrés du 7e art tandis qu’une dispute s’enclenche entre lui et lui-même pour savoir quoi faire du petit squatteur de sa sublime Julie. Comme d’habitude avec Pennac, il finira menottes aux poignets, lesté par tellement d’emmerdes qu’un seul film ne suffirait pas à les résumer. D’où le livre.Monsieur Malaussène, de Daniel Pennac, éd. Gallimard, coll. Folio pour l'édition poche.
5. Larry McMurtry, Duane est dépressif
Je vous avais parlé un peu plus tôt de La Dernière Séance, chef-d’œuvre crépusculaire et un rien barré de
Larry McMurtry. Ce bouquin (je vous l’avais dit, également), possédait une
suite, Texasville, qui reprenait les
mêmes, au même endroit, 20 piges plus tard. On se bouscule encore d’une petite
vingtaine d’années pour rejoindre l’intrigue de Duane est dépressif. Le héros des 2 précédents opus a atteint la
soixantaine aigrillarde et décide, en guise de thérapie, d’envoyer valser son
4x4. A Thalia, au Texas, il est alors vu comme un extra-terrestre et
déclenche une série de situations farcesques qui contredisent avec talent ce
titre auquel on ne croyait d’ailleurs qu’à moitié. Bref, c’est drôle et ça
vient de sortir, et ça peut se lire sans les deux précédents.
Duane est dépressif, de Larry McMurtry, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Sophie Aslanides, éd. 10/18 (rendez-vous sur le catalogue de Gallmeister pour les autres livres de McMurtry).
Duane est dépressif, de Larry McMurtry, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Sophie Aslanides, éd. 10/18 (rendez-vous sur le catalogue de Gallmeister pour les autres livres de McMurtry).
6. Manu Larcenet et Jean-Yves Ferri, Le Retour à la terre (5 volumes)
Manu Larssinet, avatar de Manu Larcenet dialogué par Ferri, décide de quitter la banlieue avec sa femme et son chat bileux pour les merveilles de la campagne. Bonne ou mauvaise idée, l’aventure de ce citadin ultra-moderne va le conduire à s’interroger sur tout et n’importe quoi : la vieille d’en face avec sa gueule de sorcière, le proprio au foie d’acier, les digitales pourpres tapissant la forêt comme autant de pièges mortels, l’abattage annuel des grands chênes (autre péril grave), et finalement, la grossesse de sa (patiente) moitié. L’une des séries BD les plus drôle de l’univers, mais ça, vous devriez déjà le savoir.Le retour à la terre, de Manu Larcenet et Jean-Yves Ferri, éd. Dargaud.